Mordu De Plongée - MDP

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L'UTILISATION DES BOUÉES ou STAB

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L'UTILISATION DES BOUÉES

Parmi le matériel de plongée, la bouée est certainement le plus complexe à utiliser. Pour son bon usage, elle nécessite d'être bien connue tant pour sa conception, son gréement que pour son fonctionnement. La bouée, le lest, la bouteille et le détendeur constituent un ensemble indissociable qui nécessite une formation pour : le monter, s'équiper, le régler, l'utiliser, se déséquiper, l'entretenir, le ranger.

Dans ce chapitre, nous nous proposons d'expliquer quelle est la formation utile à chaque plongeur en fonction de ses prérogatives en restant dans le cadre de l'utilisation de la bouée. Le niveau est indiqué entre parenthèse. Nous n'entrerons pas toujours dans les détails de façon à laisser aux moniteurs le soin d'apporter leur touche personnelle.

Les exercices que nous proposons ne sont pas tous exigés pour les niveaux fédéraux et autres. Ils peuvent néanmoins faire l'objet d'entraînement, à titre de perfectionnement.

Un plongeur en fonction du niveau indiqué devrait être capable de :

Comprendre le mode d'emploi ; (1)
Décrire sa propre bouée ; (1)
Se stabiliser ; (1)
Maîtriser sa vitesse de remontée ; (1)
Procéder à l'entretien journalier ; (1)
Stocker sa bouée pour une longue période ; (2)
Tester toutes les fonctions de sa bouée ; (2)
Préparer son matériel, dans l'attente de la plongée ; (2)
S'équiper et régler sa bouée avant la plongée ; (2)
Utiliser instinctivement les commandes ; (2)
Purger sa bouée tête en bas ; (2)
Interrompre une remontée et redescendre très rapidement ; (2)
Drainer sa bouée ; (2)
Capeler/décapeler ; (2)
Passer son équipement ; (2)
Nager équipé ; (2)
Rechercher un minimum de lest ; (2)
Répartir correctement son lestage ; (2)
Larguer le lest ; (2)
Assembler son équipement ; (3)
Monter seul sur un pneumatique ; (3)
Fermer rapidement l'une des sorties d'un bloc qui fuit ; (3)
Détecter une mauvaise utilisation de la bouée ; (4)
Manipuler une charge ; (4)
Stopper en urgence la descente d'un plongeur ; (4)
Assister un plongeur en difficulté ; (4)
Sauver un plongeur en danger ; (4)
Rangements : (1)
Chapitre suivant : NORMALISATION

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1 Comprendre le mode d'emploi (1)

Avant toute chose l'utilisateur doit étudier le document fourni obligatoirement par le constructeur. Néanmoins une présentation par un moniteur est irremplaçable pour le débutant.

2 Décrire sa propre bouée (1)

Le plongeur doit être capable de situer les composants les plus importants de sa bouée et d'en expliquer le rôle. (Moyens de gonflage ou de purge, fixation sur la bouteille, bretelles et réglages) (Voir les composants)

3 Se stabiliser (1)

Un plongeur doit être capable de se stabiliser à n'importe qu'elle profondeur et surtout dans la zone des paliers.

Malheureusement le vêtement d'une part et la bouée d'autre part subissent la loi de Mariotte et le principe d'Archimède. Il en résulte que la moindre variation de profondeur entraîne une variation supérieure. (Flottabilité instable) On pourrait croire que pour maîtriser ces variations, il suffit que le plongeur gonfle ou dégonfle sa bouée suivant les besoins. Chez le débutant, à cause de l'inertie du système, ceci conduit souvent au résultat inverse de celui escompté.

Comment procéder ? D'abord il ne faut considérer la bouée que comme un moyen de dégrossir la flottabilité. Celle-ci sera ensuite ajustée en pratiquant le poumon ballast. Mais ce dernier ne doit pas être pratiqué à contre sens. Pour ne pas se tromper, il faut se rappeler que l'on doit toujours essayer de corriger la profondeur d'abord avec les poumons. Si cela ne suffit pas, alors et seulement alors, on peut actionner l'inflateur ou la purge, par petits coups, en prenant le temps de vérifier, à chaque fois, le résultat.

J'insiste sur ce point, je m'insurge souvent contre la méthode qui consiste à dire : Gonflez votre gilet pour monter, purgez le pour descendre. Cette méthode peut être dangereuse car elle peut exagérer l'évolution que l'on souhaite. Je préfère pour ma part dire : Gonflez vos poumons pour monter, videz les pour descendre et après et seulement après, vous gonflerez ou purgerez votre gilet par petits coups, si l'action des poumons est insuffisante.

Ce n'est qu'après un certain nombre d'exercices et de plongées que l'on devient capable de monter ou de descendre lentement ou bien de se stabiliser rapidement.

Un plongeur est bien stabilisé lorsqu'en respiration normale, sa profondeur moyenne reste stable.

Cette stabilisation n'est bonne qu'à une profondeur donnée

et que si vous ne faites pas varier votre flottabilité d'une autre façon.

Envoyer un parachute de signalisation (2)

Cet exercice bien que ne concernant pas l'utilisation de la bouée y est très lié à cause de la stabilisation. A l'arrivée dans la zone des paliers, il peut arriver que l'on ait tendance à remonter lorsqu'on envoie un parachute, parce que l'on se sépare du lest de celui-ci. C'est une bonne raison de ne pas dépasser 200 grammes pour ce lest. Il est alors bon de purger sa bouée pour être sûr de ne pas remonter.

D'autre part, si l'on gonfle trop le parachute et que le fil qui le retient se prenne dans votre équipement, vous risquez d'être entraîné vers la surface. Pour éviter cela, il suffit de gonfler le parachute à la bouche. La flottabilité positive que vous communiquez au parachute est compensée par la flottabilité négative que vous perdez. Ce n'est pas toujours facile, on peut utiliser un tuba pour envoyer l'air dans la base du parachute mais une autre solution consiste à utiliser la purge du tuyau annelé. En fait pour que l'air sorte de ce tuyau, il faut le lever au moins au niveau de votre tête. Le haut du parachute se trouve encore plus haut. Le parachute procurera donc une flottabilité supérieure à celle que vous perdez.

En résumé : Aucune méthode n'est parfaite. Quel que soit celle que vous utiliserez, il faut vous y entraîner.

4 Maîtriser sa vitesse de remontée. (1)

A l'origine, les bouées étaient conçues pour remonter le plus vite possible. Aujourd'hui, on considère la remontée rapide comme dangereuse et l'on s'impose de remonter à la vitesse recommandée par les tables ou les ordinateurs. (C'est à dire entre 10 et 15 mètres par minute)

C'est un exercice difficile et ceci d'autant plus que la vitesse recommandée est plus lente. Il ne peut être répété plusieurs fois, au cours de la même plongée, sans augmenter sérieusement le risque d'accident. (Yo-Yo)

La vitesse est d'autant plus instable que l'on est près de la surface. Il y a forcément accélération à la remontée. La différence avec la stabilisation en profondeur est que le poumon ballast ne suffit que dans une certaine plage de profondeur. Au-delà, il faut nécessairement actionner l'inflateur ou la purge.

Pour s'entraîner, sous la surveillance d'un moniteur, il faudra commencer par 2 ou 3 remontées en début de plongée, sur quelques mètres, sur un fond de 10 mètres par exemple. La plongée se terminera obligatoirement par un palier de plusieurs minutes à 3 mètres. Chaque fin de plongée est aussi l'occasion de se perfectionner dans cet exercice.

Pour remonter, comme pour la stabilisation, il faut essentiellement utiliser le poumon ballast. En cas de nécessité, on actionnera l'inflateur par petits coups en surveillant le résultat aux instruments pour tenir compte de l'inertie. Il est aussi possible de remonter en ajustant la hauteur de l'extrémité du tuyau annelé. Ce moyen permet de régler le niveau de l'air dans l'enveloppe donc la poussée d'Archimède. En fait, ces deux moyens ne constituent qu'un dégrossissage de la vitesse. Celle-ci devra être corrigée en permanence à cause de la respiration du plongeur et de la variation de compression de la combinaison.

Le plongeur entraîné actionne peu souvent son inflateur ou sa purge et ne contrôle pratiquement sa vitesse qu'au poumon ballast.

La vitesse elle-même est vérifiée soit aux instruments ou par rapport à celle des petites bulles. Un bon moyen reste l'écoute de l'alarme sonore de l'ordinateur.

En tout état de cause, il faut savoir que le contrôle de la stabilisation ou de la vitesse de remontée est difficile et ne s'apprend pas en un jour. C'est un entraînement permanent. Les conseils ci-dessus vous éviteront simplement de cafouiller dans vos débuts.

5 Procéder à l'entretien journalier (1)

Le plongeur doit être capable de rincer sa bouée intérieurement et extérieurement à l'eau douce de la drainer et de la faire sécher à l'ombre.

6 Stocker sa bouée pour une longue période (2)

Le plongeur doit savoir conditionner sa bouée pour supporter un stockage (hivernage) prolongé. Il doit la rincer intérieurement et extérieurement puis la suspendre pour la sécher en dévissant les purges (sans perdre les joints) pour faciliter le séchage intérieur. Il existe des portemanteaux parfaitement adaptés à cet usage.

7 Tester sa bouée avant de plonger. (2)

Il doit s'assurer que l'inflateur fonctionne correctement et surtout s'arrête lorsqu'on ne le sollicite plus. Il doit vérifier que les purges s'ouvrent et se referment correctement et qu'une fois gonflée la bouée ne fuit pas.

En cas de fuite significative, il doit interrompre sa plongée. En cas de faible fuite non évolutive, il peut continuer mais doit la faire réparer au plus vite après la plongée.

8 Préparer son matériel avant de plonger. (2)

Un plongeur doit être capable de préparer l'ensemble bouée, détendeur, bouteille en vue de la plongée et de le ranger en attendant le moment de plonger. Pour la fixation de la bouteille sur le gilet, consulter le paragraphe "Sanglage de bouteille" à la page sur les composants.

Une bonne méthode consiste à enfermer l'ensemble des tuyaux à l'intérieur du gilet. Pour cela on le retourne à l'envers et on le ferme en utilisant la sangle ventrale munie de "Velcro".

9 S'équiper (2)

Le plongeur doit être capable de s'équiper rapidement, sans aide, dès qu'on le lui demande, pour être prêt à plonger. Pour cela, il monte le gilet sur la bouteille, il ajuste la ou les sangles de portage et donne à la bouteille la position la plus confortable, en général assez basse pour descendre le centre de gravité. Au moment de plonger, il enfile le gilet, ajuste la ceinture abdominale munie de "Velcro". Puis, il gonfle le gilet et règle les sangles à boucle rapide sans serrer *. Pour s'équiper, la position assise est la meilleure, encore faut-il trouver un siège approprié. Le plongeur, s'équipe assis puis se met debout pour parfaire les réglages, si nécessaire. En attendant l'immersion, le gilet peut être dégonflé.

* Remarque : Le gilet n'est pas un corset. La ceinture abdominale doit être suffisamment serrée pour maintenir le scaphandre d'une façon stable. Par contre, les sangles pectorales et abdominales doivent être réglées, gilet gonflé, de façon à ne pas étouffer le plongeur lorsqu'il le gonfle.

10 Utiliser instinctivement les commandes. (2)

Il doit être capable de trouver et d'actionner instantanément l'une ou l'autre des commandes, sans tâtonner, en surface ou en immersion.

Un jeu consiste à fermer les yeux et à saisir les commandes, dans un ordre déterminé, 10 fois de suite.

En principe, il n'est pas recommandé de gonfler une bouée à la bouche, surtout en fin de plongée. Si l'on y est contraint, (fuite de la bouée) il est préférable de ne le faire qu'en surface, lentement et sans forcer.

11 Purger l'air de sa bouée tête en bas. (2)

Lorsque le besoin s'en fait sentir, un plongeur doit être capable de s'immerger très rapidement. La manière la plus rapide, depuis la surface, consiste à effectuer un canard. Ceci n'est pas très difficile mais il devra s'entraîner à partir d'un signal donné, à actionner rapidement sa purge basse tout en expirant fortement pendant le canard. L'entraînement est d'autant plus important qu'une position verticale n'est pas toujours la meilleure. Cela dépend du type de bouée et de la position de la purge.

12 Interrompre une remontée et redescendre très rapidement. (2)

Le besoin de redescendre rapidement peut aussi apparaître pendant une remontée si, par exemple, il veut récupérer un objet qui lui a échappé. Le plongeur peut certes purger pour sonder rapidement mais il devra effectuer un canard en pleine eau sans oublier d'expirer et de purger sa purge basse.

13 Drainer sa bouée (2)

- Pour drainer l'eau à terre, au sec, il suffit de gonfler la bouée au maximum puis de purger avec la purge basse en ayant soin de placer celle-ci au plus bas.

- Pour drainer l'eau à la surface, on procède de la même façon qu'au sec mais pour mettre la purge au plus bas, on pourra se maintenir légèrement sur le dos.

- Pour drainer l'eau d'une bouée en immersion, l'utilisateur doit y injecter un peu d'air, quitte à s'accrocher au fond, pour ne pas remonter et actionner la purge inférieure en comprimant la partie gonflée. Il est difficile de bien la purger ainsi et il devra recommencer en basculant un coup à droite puis un coup à gauche pour obtenir un bon résultat.

Le bon drainage doit être vérifié fréquemment : avant de plonger, après la plongée et au moment du rangement.

Pour purger l'air d'une bouée, il faut éviter de tirer trop longtemps sur le cordon de purge car ceci provoque des entrées d'eau. Le plongeur devra donc agir sur elles sans dépasser le temps nécessaire. Ceci s'obtient en purgeant par petits coups et en écoutant les bulles qui s'échappent de l'enveloppe. (Certaines purges possèdent des soupapes anti-retour qui laissent échapper l'air mais empêchent les entrées d'eau)

14 Capeler / Décapeler (2)

Capelage en surface

Il existe plusieurs méthodes, celle que nous décrivons ici nous a semblé la plus facile à réaliser. On suppose que le gilet est gonflé en surface.

S'assurer que les détendeurs et les sangles sont clairs (parfaitement dégagés),
se mettre dos au cul de la bouteille
saisir le bas du gilet avec les mains de chaque coté de la bouteille,
se hisser à la force des mains de façon à s'asseoir sur la bouteille (l'équilibre doit être stable),
vérifier que tous les éléments vus ci-dessus sont toujours clairs,
prendre le détendeur principal en bouche,
passer un bras de chaque coté sous les harnais,
se laisser glisser dans l'eau en position debout,
purger suffisamment le gilet pour fixer puis régler les différentes sangles.
Décapelage en surface

Défaire les différentes sangles
gonfler suffisamment le gilet, (plusieurs essais peuvent être nécessaires pour trouver la bonne valeur)
saisir le bas du gilet de chaque coté avec les mains,
tirer sur celui-ci de façon à s'asseoir sur la bouteille,
lâcher le détendeur
gonfler le gilet au maximum,
dégager les deux bras,
se laisser glisser debout dans l'eau
se retourner et retenir le gilet.
En immersion

Les méthodes ci-dessus ne peuvent être utilisées en immersion. On leur préférera, bouée dégonflée, la méthode simple du sac à dos, en commençant par le coté d'où vient le détendeur.

Remarque : Dans la plupart des exercices avec une bouée, le fait qu'elle soit trop gonflée peut être gênant. A l'inverse si on la dégonfle trop, on risque de la voir couler. L'utilisateur devra donc trouver un compromis entre ces deux limites.

15 Passer son équipement (2)

Le plongeur doit être capable de passer son équipement à une personne au sec ou à bord d'un bateau en dur ou un pneumatique. Pour cela il doit décapeler puis le présenter de façon qu'il soit facile à attraper et aider à son levage au besoin en le poussant en palmant vigoureusement.

16 Nages (2)

En surface

Après avoir capelé ou décapelé, un plongeur doit être capable de se déplacer avec ou sans l'aide de sa bouée. On supposera qu'il n'y a pas de vent ni de courant qui puisse freiner la progression. Dans ce cas, la bouée devra être dégonflée.

- La nage sur le ventre est la plus classique. Elle permet de surveiller son cap donc d'aller en ligne droite.

- La nage sur le dos permet de se relaxer et de surveiller les autres membres de la palanquée. La tenue du cap est difficile.

- La nage décapelée, en s'appuyant ou en poussant sur la bouée est confortable par temps calme. Elle permet de suivre facilement un cap. Pour l'encadrant, elle risque de l'empêcher de réagir rapidement en cas de nécessité de s'immerger.

En immersion

Pour que la bouée ne gène pas la progression, il faille qu'elle soit aussi peu gonflée que possible. Cela suppose un lestage aussi faible que possible. Pour les évolutions de faible amplitude en profondeur, on utilisera les palmes et le poumon ballast.

17 Rechercher un minimum de lest (2)

Un bon lestage est obtenu lorsque le plongeur, bouteille pleine, en surface, a l'eau qui arrive au niveau du milieu de son masque lorsqu'il est sur une expiration normale et que sa bouée est vide. Il pourra alors s'immerger en effectuant un phoque ou un canard, sur une expiration forcée. Cela lui permet, en fin de plongée, d'être stabilisé aux environs de 3 mètres lorsque sa bouteille est à 50 bars.

On constate souvent que l'usage de la bouée, surtout dans certaines organisations, conduit par laxisme à se sur lester. La difficulté vient du fait que le plongeur débutant a le réflexe de respirer en "gros poumons" c'est à dire avec les poumons bien pleins. Cela le rassure mais l'oblige à se sur lester pour descendre plus facilement. Malheureusement, une fois adoptés, il est difficile de se débarrasser des kilos superflus. (C'est comme pour le régime...)

Or le sur lestage constitue un handicap sérieux pour le plongeur car il est une source d'instabilité de flottabilité et surtout il nécessite de l'énergie pour être déplacé, ce qui risque de provoquer des essoufflements. Dans tous les cas, le sur lestage conduit à une augmentation de la consommation d'air.

Après l'utilisation correcte des purges, c'est surtout la respiration qui devra être travaillée pour réduire la flottabilité. Pour cela, on peut pratiquer la double expiration "petit poumon". Cela consiste après l'expiration normale à faire une expiration forcée avant de ré inspirer normalement, sans forcer. Ceci a le double avantage de respirer avec les poumons moins remplis donc de réduire la flottabilité et en plus de mieux éliminer le gaz carbonique, donc de moins consommer.

Le plongeur peut aussi prolonger ses expirations expiratoires. Cette pratique ne peut cependant être réalisée que pour modifier la flottabilité pendant de courtes périodes. Le plongeur ne doit pas par ce moyen limiter la ventilation nécessaire à ses échanges gazeux.

Remarques :

- Nous devons noter que la conjugaison de la loi de Mariotte et du principe d'Archimède fait que l'équilibre obtenu est par nature instable. Ce n'est que grâce au poumon ballast que l'on peut maîtriser cet équilibre. Cela nécessite une surveillance fréquente de la profondeur.

- Il est difficile, à priori de déterminer, sans essai, le lestage d'un plongeur. La règle du dixième du poids est certainement mauvaise. La règle du vingtième arrondi au kilo supérieur est plus raisonnable. Cependant rien ne vaut un essai.

- On constate fréquemment, qu'après une interruption prolongée de plonger, on se trouve mieux en ajoutant 1 ou 2 kilos mais qu'après quelques plongées on peut à nouveau les enlever.

- Il est difficile d'estimer l'augmentation de consommation d'air qu'entraîne le fait d'être sur lesté. En effet cela varie d'un individu à l'autre et le résultat n'est pas immédiatement perceptible. Pour ma part, selon ma propre expérience, je l'estime entre 5 et 10 % par kilo supplémentaire à ceux nécessaires, pour une flottabilité nulle, en fin de plongée, à 3 mètres.

18 Répartir correctement son lest (2)

Un plongeur devrait pouvoir prendre n'importe quelle position dans les 3 dimensions et s'y maintenir sans effort. En profondeur, ceci a peu d'importance car, à part les photographes, le plongeur est rarement immobile. Il corrige son attitude par son palmage mais ceci, inconsciemment, lui coûte de l'énergie. Par contre au moment des paliers ou durant certains exercices, il est souhaitable d'être bien équilibré sans trop d'effort. Il est cependant préférable d'avoir une légère tendance à revenir à une position verticale parce qu'elle est la plus naturelle.

Beaucoup de paramètres interviennent dans cet équilibre. On peut considérer le corps d'un plongeur nu comme parfaitement équilibré, poumons gonflés ou vides. Dans ce cas, les éléments qui agissent sur son équilibre proviennent de son équipement : vêtement, bloc bouteille, bouée, lest, palmes, couteau et autres accessoires.

Le vêtement n'est pas toujours uniformément réparti sur le corps. Il est souvent doublé dans la partie haute (pantalon + veste) ce qui entraîne une poussée vers une position verticale du plongeur. Cette poussée est variable avec l'épaisseur et avec la profondeur. Le scaphandre entraîne le plongeur vers une position sur le dos. De plus, le poids du bloc bouteille est variable suivant le modèle : mono ou bi bouteille, acier ou alliage d'aluminium. (Pour un même volume en eau il peut y avoir une différence de flottabilité de 2 à 4 Kg dans l'eau, l'acier étant plus lourd) La répartition de la flottabilité de la bouée est une donnée du fabricant sur laquelle on ne peut jouer, si ce n'est au moment du choix.

Pour compenser ces différences, on ne peut donc agir aisément que sur le poids et surtout sur la répartition du lest. Le poids de la bouteille est certainement celui qui intervient le plus dans le déséquilibre. Autrefois le lest était uniquement disposé sur une ceinture autour du corps du plongeur. Aujourd'hui on le trouve réparti dans des poches placées sur le gilet mais toujours au niveau de la ceinture du plongeur. Il semble qu'à de rares exceptions ce soit la meilleure position en hauteur. Par contre on ne le trouve pratiquement jamais sur le devant or, pour les plongeurs européens et surtout français, qui utilisent uniquement des bouteilles acier, c'est la meilleure position, sauf sur les "Wings" à flottabilité dorsale. Certains plongeurs utilisent du lest aux chevilles pour parfaire leur équilibre.

Remarques :

On dit que les femmes ayant la ceinture plus haute que les hommes ont une tendance à piquer du nez lorsqu'elles ajoutent du lest. Ceci est interprété comme le fait de ne pas être assez lestées. Effectivement, le fait d'ajouter du lest les obliges à palmer avec une position oblique ce qui semble la solution mais c'est une erreur car elle conduit à une consommation supérieure d'air. Une meilleure solution consiste à leur enlever du lest à la ceinture et à utiliser des palmes plus lourdes ou leur en ajouter ( mais beaucoup moins) aux chevilles.

Il y a souvent confusion entre la flottabilité neutre et l'équilibre indifférent. Mais dans l'un et l'autre cas, c'est la croix et la bannière pour obtenir la perfection.

19 Larguer le lest (2)

Le plongeur doit être capable de larguer son lest et éventuellement celui d'un autre plongeur pour obtenir une flottabilité positive. Cependant, pour éviter le risque de remontée incontrôlée, le largage ne devrait pas se faire en immersion. Sauf par exemple lorsque la bouée fuit ou qu'on ne peut la gonfler. Les lests intégrés et répartis dans la bouée permettent un largage partiel. Encore faut-il s'y entraîner.

Remarques :

Le plongeur doit vérifier que le ou les moyens de largages sont accessibles et ne sont pas entravés par d'autres parties de l'équipement.
Il doit s'assurer que le lest ne risque pas de se larguer accidentellement.
Il est utile de pouvoir ajouter, enlever ou remettre du lest en immersion ce qui n'est pas évident et nécessite un entraînement.
Le mettre dans une poche n'est pas une solution très sûre surtout si la fermeture est en Velcro.
Le largage ou la perte accidentelle du lestage en immersion nécessite une assistance. Il n'existe pas de signe spécifique à cette situation dangereuse.
20 Assembler son équipement (3)

Le plongeur doit être capable d'associer à sa bouée les différents éléments qui composent son équipement. (Bouteille à la bonne hauteur, détendeurs à la bonne orientation,"Direct system" accessible, lest bien réparti)

La bouteille doit être fixée au gilet de façon qu'elle ne puisse se défaire, que le portage en immersion soit confortable et que toutes les commandes soient à portée de main. Pour que la fixation ne puisse lâcher, il est préférable de mouiller la sangle avant de la serrer. Ceci lui donne de la souplesse ce qui lui permet de mieux coller à la bouteille. Il faut commencer par passer la petite sangle qui se trouve sur le haut de la bouée autour du col de la bouteille. Elle a 2 rôles : Elle permet de positionner la bouteille par rapport au gilet ; elle assure le maintien de la bouteille au cas ou la fixation principale viendrait à lâcher. Elle est donc indispensable.

21 Monter seul sur un pneumatique (3)

La méthode consiste à :

gonfler suffisamment le gilet pour qu'il ne coule pas,
tenir l'une des saisines du pneumatique avec la main coté détendeur,
dégager le bras opposé au détendeur,
faire glisser le harnais sur l'avant bras coté détendeur,
prendre une bonne inspiration puis se hisser à bord par une traction des 2 mains sur les saisines et en palmant.
hisser le matériel à bord.
22 Fermer rapidement l'une des sorties d'un bloc qui fuit (3)

A priori, cela ne semble pas être un exercice de bouée. Cependant le bloc est fixé sur celle-ci et la façon dont on pourra l'atteindre dépend de la façon dont il est fixé et du type de bouée utilisé. A première vue, à moins d'être contorsionniste ou d'avoir les bras longs cela semble difficile. (Certains jeunes y arrivent)

Sinon faites comme décrit ci-dessous.

Fixer au départ la bouteille à la bonne hauteur pour rendre la robinetterie la plus accessible possible sans toutefois risquer de s'y cogner la nuque.
Défaire la ceinture abdominale en "Velcro", surtout pas les autres sangles.
Attraper le haut de la bouée avec une main et tirer vers l'avant en baissant la tête.
Atteindre le robinet qui fuit avec l'autre main et le refermer.
Lâcher le haut de la bouée puis fixer, à nouveau, le "Velcro" de la ceinture abdominale.
Vous avez au maximum 5 secondes pour le faire. Vous devez donc vous y entraîner régulièrement. (Surtout, ne vous trompez pas de robinet)

23 Détecter une mauvaise utilisation (4)

Mise en garde

Bien que cela ait été enseigné autrefois, il est contre indiqué de respirer dans la bouée en cas de besoin ou d'y inspirer le peu d'air qui y reste pour réduire son volume. En effet, l'intérieur contient souvent un bouillon de culture qui peut provoquer une infection pulmonaire. (Accident relaté dans la revue anglaise "DIVER" de novembre 2010 et janvier 2011)

Un encadrant doit être capable de reconnaître la mauvaise installation ou la mauvaise utilisation d'une bouée par l'un des plongeurs qu'il encadre. Il doit être capable d'y remédier avant la plongée ou d'y faire face pendant la plongée. Pour cela, il doit connaître les principaux modèles et leur spécificité.

24 Manipuler des charges (4)

Bien qu'un plongeur doit toujours être aussi peu lesté que possible, il peut lui arriver de se trouver dans une situation ou il est obligé de descendre, de remonter ou de se stabiliser avec une charge imprévue, surtout s'il est encadrant.

A la descente

Par exemple, pour placer un mouillage à un endroit précis, sans s'essouffler en palmant. La difficulté est d'injecter de l'air en quantité suffisante au fur et à mesure de la descente. Il ne faut pas oublier que l'on doit équilibrer les oreilles ce qui nécessite d'utiliser la même main pour équilibrer et actionner l'inflateur.

En perfectionnement, on demandera au plongeur de ne pas toucher le fond et de se stabiliser horizontalement à 50 cm de celui-ci puis d'effectuer des rotations horizontales avec l'aide de ses palmes sans l'aide de ses mains. C'est ce qu'on appelle faire l'hélicoptère.

La tenue de la charge doit être telle qu'elle équilibre le plongeur. (Ceci est aussi vrai pour la remontée) Les genoux doivent être pliés comme ceux des plongeurs souterrains qui veulent éviter de provoquer la "touille" en touchant le fond.

A la remontée

Il est plus difficile de remonter régulièrement avec une charge quelconque que de remonter à vide. En effet, ceci conduit à mettre davantage d'air dans sa bouée ce qui augmente l'instabilité. Si à 20 mètres on a 2 litres d'air dans la bouée, arrivé à 10 mètres ils feront 3 litres. Si l'on avait 4 litres à 20 mètres, arrivé à 10 mètres ils feraient 6 litres. Sur une même variation de 10 mètres, la flottabilité a donc doublé, elle est donc plus difficile à maîtriser.

D'autre part, la remontée d'un objet monopolise au moins une main alors que l'autre est déjà prise.

Se stabiliser avec une charge.

Au-delà de 1 à 2 kilos, en immersion, la manipulation d'une charge peut être délicate. Les stabilisations sont difficiles lorsqu'on se saisit ou qu'on lâche une charge, notamment en faible profondeur. (Au palier par exemple)

Il est donc nécessaire de s'entraîner à cette situation, surtout pour les encadrants qui peuvent se trouver dans de telles situations, manipulation d'ancre etc.

Pour maîtriser cet exercice, il est indispensable d'anticiper les variations de flottabilité aussi bien par le poumon ballast que par l'inflateur ou la purge.

Exemples d'exercices

Se stabiliser à une profondeur de 1m + 10 cm puis à 50 cm + 10 cm avec une charge de 5 à 10 kg, sans se servir de ses palmes, à l'aide du poumon ballast et après avoir dégrossi la stabilisation avec la bouée.
Échanger une charge entre plongeurs sans varier de plus ou moins un mètre en profondeur. La progression se fait en augmentant progressivement la charge de 5 à 10 kg et en réduisant progressivement la profondeur. (L'exercice doit se faire avec des plongeurs déjà expérimentés )
Récupérer une charge accrochée à 3 mètres, descendre à 10 mètres l'accrocher puis la décrocher et remonter la raccrocher à 3 mètres. A chaque fois qu'il accroche ou décroche la charge, le plongeur ne doit pas varier de plus ou moins 1 mètre en profondeur. La vitesse de descente comme celle de remontée doit rester comprise entre 10 et 15 mètres par minute.
25 Stopper la descente d'un plongeur (4)

On peut imaginer qu'un encadrant constate qu'un membre de sa palanquée descend en profondeur. (Consciemment ou inconsciemment) Il doit alors purger sa bouée, sonder rapidement, attraper le plongeur et stopper sa descente le plus rapidement possible.

A ce moment, il devra palmer fortement, puis gonfler les deux gilets. Ceci doit être rapide car quelques mètres de plus peuvent provoquer une ivresse de profondeur ou compromettre considérablement la décompression.

(C'est la raison pour laquelle les inflateurs doivent être efficace surtout en profondeur)

26 Assister un plongeur en difficulté (4)

Un plongeur doit être capable d'aider un autre plongeur qui a perdu une partie de ses possibilités physiques ou de raisonnement mais est toujours conscient. Ceci peut provenir de fatigue, d'essoufflement, de blessure plus ou moins grave ou d'ivresse de profondeur. L'action de l'assistant doit être adaptée à la perte des moyens de l'assisté.

Dans tous les cas, la première chose à faire est de stopper la descente comme ci-dessus puis d'amorcer la remontée. Il est bien évident que l'utilisation des bouées s'impose dans ce cas.

Une question qui est souvent posée est de savoir qu'elle bouée on utilise. Pour ma part, c'est une mauvaise question. Un plongeur doit être capable d'utiliser indifféremment les deux bouées quel que soit leur état initial. Cela lui évite de tirer sur l'assisté ou d'être tiré par lui. S'il vient à le lâcher, leur vitesse relative ne sera pas trop différente et lui permettra de le rattraper.

En purgeant une bouée pour n'avoir qu'une seule à gérer, on risque au moment crucial de l'approche de la surface d'oublier de purger l'autre et donc de ne pas marquer d'arrêt ou de remonter trop vite.

27 Sauver un plongeur en danger (4)

La différence avec l'assistance (elle n'est pas toujours évidente) est que l'accidenté a perdu tous ses moyens. Il faut donc impérativement assurer sa ventilation en lui maintenant le détendeur en bouche. Ceci complique l'opération en privant le sauveteur de l'usage d'une main.

La main qui tient le détendeur devra donc assurer aussi la tenue de l'accidenté. Il y a pour cela plusieurs possibilité ; une méthode que l'on doit à Philippe MOLLE consiste pour le sauveteur à se mettre de face et à passer la main qui tient le détendeur sous la sangle pectorale de l'accidenté. Une autre consiste à se tenir sur le coté, à passer la main qui tient le détendeur sous le bras de l'accidenté.

Remarque :

Dans tous les cas, il est important que les deux plongeurs fassent corps ensemble pour éviter qu'ils ne prennent des positions acrobatiques, difficiles à maîtriser.

28 Rangements (1)

Il est toujours nécessaire de ranger correctement ce matériel

Entre les plongées :

Le meilleur rangement consiste à mettre la bouée dans un endroit sec et à l'ombre sur un cintre. De cette façon, elle sera aérée, finira éventuellement de sécher et ne prendra pas de faux plis.

Dans le sac :

Une bouée, (sauf une collerette) est encombrante et occupe une bonne partie du sac de plongée. Pour limiter au maximum cet encombrement, il est préférable de la plier correctement. Les photos ci-dessous montrent une bonne façon de plier un gilet dans un sac.

Défaire toutes les boucles pour mettre le gilet bien à plat, le "back pack" en dessous.
Rabattre les bretelles, les sangles pectorales et ventrales ainsi que le tuyau annelé vers l'intérieur.
Replier le coté gauche par-dessus le tout, le scratch de la ceinture ventrale vers l'extérieur.
Replier le coté droit vers l'intérieur et rabattre le scratch opposé de la ceinture de façon à maintenir l'ensemble.
On obtient ainsi un paquet parallélépipédique, d'environ 50x40x15 cm pour un gilet de taille M. Rien ne doit dépasser. Les éléments sensibles sont ainsi protégés à l'intérieur. La bouée doit-être parfaitement vide d'air. Ce résultat est obtenu en la pressant au maximum purge ouverte.

Sur le bloc :

Le rangement ressemble à celui ci dessus mais le bloc et les détendeurs sont inclus dans la bouée repliée à l'envers sur le bloc. Les boucles des bretelles restent connectées. Il faut cependant noter que tous les modèles les gilets ne se prêtent pas facilement à ce type de rangement. Il faut l'essayer !

Ce rangement évite que les détendeurs et les tuyaux ne soient exposés à des chocs ou ne traînent, sur un bateau par exemple.
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